Transformation

Le soleil ne s'était pas encore levé mais l'aube approchait à grand pas. Je jetai un coup d'oeil à la lune, maîtresse de la nuit qui avait inspirer ce que je m'apprêtai à faire.

Cette nuit, je m'étais éveillée en sursaut, comme souvent depuis un moment déjà. Encore des rêves étranges et perturbants. Dans ce rêve, il y avait un loup, immense et d'un noir profond. Son regard menaçant était fixé sur moi alors qu'il montrait les crocs dans une démonstration impressionnante de grognement effrayants. Seule, sans grimoire ni arme, je courrais dans la forêt, cherchant un endroit sûr où me cacher. Mais le loup courrait si vite, trop vite pour mes pauvres jambes de simple mortelle. La bête me sauta dessus et les dernières images du rêve sont que je vois ma robe en lambeaux et la chair de mon bras lacérée.

On m'a souvent dit que les rêves pouvaient représenter certaines choses dans la vie réelle. Mais que voulait me dire ce rêve ?

Je m'étais donc dirigée vers la forêt pour trouver la réponse.

Au milieu des arbres, je posai mon grimoire sur le sol froid et encore humide à cause de la pluie qui s'était abattu sur la ville quelques heures plus tôt. J'enlevai ma robe et la déposai près de moi. Pendant quelques instants, je fixai la page du livre. Les quelques dessins représentatifs étaient effrayantes mais il fallait que j'essaie. Je voulais comprendre la bête de mon rêve, il me fallait donc devenir la bête elle-même.

Les mots latins qui s'échappait d'entre mes lèvres avec une puissance étonnante résonnèrent dans la forêt. Quelques secondes passèrent alors que j'attendais toujours. Rien.

Puis, une douleur fulgurante s'empara de mon corps en entier, m'arrachant dès lors un cri de mort. Mon corps tomba lourdement sur le sol et je commençai à sentir mes os se transformer, mes muscles devenir plus forts. Mes sens devinrent soudainement accrus et j'entendais même les petits mulots courir à l'autre bout de la forêt. Mon corps se cambra alors que je serrai la mâchoire pour le pas hurler de douleur.

Lentement, la souffrance s'estompa pour laisser place à un bien être intense mais aussi à une bestialité inconnue.

Le sort pratiqué était celui de la lycanthropie et maintenant, j'étais la bête cauchemardesque et imaginaire des humains. Au loin, j'entendis des pas venir en ma direction.

J'allais juste pisser! Je le jure!

Moi et une dizaine de mes hommes étions de patrouille cette journée là et pas le secteur le plus charmant qui soit, nous étions de patrouille dans la forêt. Nous aurions du retourner en ville, faire notre rapport, avant la tombé du jours, mais dans cette maudite forêt dont les arbres montes des fois à plus de 50 toises et dont le feuillage est si dense qu'il cache en permanence la lumière que le bien aimé créateur nous a offert, nous avions été surpris par l'arrivé de la nuit. C'est à grand mal que nous avions monté notre campement. Qui serait assez fou pour tenter sa chance la nuit, avec les créatures pouvant rôder dans ses bois. Une fois que nos abris d'infortune furent monté et un bon feu allumé, nous nous étions approché des flammes pour nous réchauffer, mais surtout pour sècher nos vêtements. Car, oui, comble de notre malchance, il avait plût. Tout d'abord, nous avions été heureux d'être protêger par les feuilles de ces immenses végétaux qui luxuriaient. Puis, une fois qu'elles avaient ammasé le poid maximal d'eau qu'elles pouvaient contenir, elles avaient commencé à le déverser sur nous. Ce ne fut pas une petite avers ou même une grosse pluie. Des torrents d'eau nous écrasèrent au sol, comme de vulgaire fourmis sous une goûte. La chaleur contre ma peau me fit le plus grand bien.

Maintenant que la nuit était à son heure, la forêt possèdait quelque chose de... fascinant, mais tout aussi terrifiant. Ses hauteurs étaient voilés par l'obscurité, mais je les devinais comme on deviene les courbes d'une femme sous une robe.

Lentement, mes pensées revinrent à ma bien-aimée, à ces moments passée à ses côtés et à ses baisers échangés. Puis, d'abord une pensée, mon envie de pisser devint une réalité.
Je me levais et, voyant que plusieurs de mes hommes me regardaient, je leur faisai signe, en donnant quelque tapes sur ma vessie, que je devais me trouver un petit coin confortable pour arroser les plantes. Sur ce, je me retournais et m'enfonçai dans la dense forêt.

Comme je le disais, ce n'était que pour pisser, ni plus, ni moins! Tout ce qui suit n'est pas, approximativement, de ma faute!

Je lâchais un soupir de soulagement et remontais mon pantalon. Je m'étais retourner vers le campement et j'entamais la petite marche qui m'aurait permis de retrouver le confort et la chaleur du feu, quand une voix s'était élevée. Je m'étais retourner en sursaut, dans la direction de sa provenance. Rien. Personne de visible du moins. Mais la voix était encore là. J'y reconnaissai du latin. Un sort. Je voulais aller voir, maintenant, mais je devais retourner au campement. Je faisai les quelques pas qui m'en séparaient, et me rendaient compte qu'on n'entendait plus la voix. Je tournais la tête vers la forêt et n'y appercevais toujours rien.

-Je prend le premier tour de garde. Tirez à la courte paille pour les autres. Et puis, vous dormez!

Je me retournais immédiatement vers la forêt et au passage, je prenais ma hache. Je faisai semblant de tourner autour du campement et après 2 tours, me faufilais jusqu'à la provenance du son. Qui pouvait bien être dans les bois à cette heure de la nuit? Ou quoi?
Je suivis le sons de la voix un moment, puis une clairière, d'une vingtaine de toises de diamètre m'apparut. Au dessue de celle-ci, la lune brillait comme une reine, dont les étoiles auraient été ses suivantes. Les paroles s'étaient tût quelque instant plutôt et je ne vis que l'aboutissement du sort. Un être mi-homme, mi-loup, se tenant sur deux pattes, la statures d'un homme avec du poil, des griffes et une tête de loup dont les canines blanchie vous font blêmire. Ses yeux étaient braqué sur moi, aussi dangeureux qu'une lance l'auraient été.

Les pas se rapprochaient de plus en plus alors que mon odorat et mon ouïe me permettait de constater qu'il y avait un groupe d'hommes dans la sombre forêt. Un feu avait été allumé depuis un moment et des voix masculines et graves se faisaient entendre. Mais ce n'était pas ces bruits en particuliers qui m'intéressaient non, pas du tout. Quelqu'un venait vers moi, quelqu'un d'assez fou pour s'aventurer dans cet endroit lugubre. Peut-être était-ce mes cris qui avait alarmer un des hommes, bien que j'étais certaine de ne pas avoir hurler si fort. J'avançai de deux pas pour constater que c'était tout simplement puissant. Tout chez le Lycan était forts, bien plus encore qu'une dizaines d'hommes. Aussitôt, je m'étais mise à penser que s'il existait une telle armée, les problèmes de Londres auraient été réglés dans un temps record mais dans le sang et la souffrance. Ce n'était pas ce que voulais les soeurs Murphy. Mais c'était peut-être ce que je désirais au fond de mon être.

Puis, une silhouette se dessina et même dans l'ombre, j'arrivais à la voir. Scot Lishlamel, fier guerrier et amant de June. Nous avions sauver ensemble cette ange, Faith mais je l'avais éviter depuis ce moment, il faut l'avouer. De plus, il ne venait jamais à la bibliothèque alors que j'y passait le plus clair de mon temps. Là ou dans les endroits les moins connu de Londres.

Lorsqu'il posa ses yeux sur moi, la bête, je reculai de plusieurs pas en montrant les crocs. Une part de moi voulait lui arracher chacun de ses membres et les rapporter aux autres hommes dans la forêt. Mais...c'était Scot. Même si je ressentais encore une certaine animosité envers cet homme, je ne pouvais lui faire de mal. Au fond, il n'avait pas été méchant avec moi, il avait simplement été un homme qui se plaisait en compagnie d'une femme mais dont le coeur était réservé. Toutefois, J'avais cru à autre chose à ce moment là...jusqu'à ce que je remarque le regard qu'il avait en regardant la jeune fille de 16 ans qu'était notre chef.

Je n'avais pas envie de lui parler mais mon corps refusait de bouger malgré mes efforts. Je m'approchai et lui tournai autour, comme un prédateur guettant sa proie. Ce n'était pas réellement le cas, je cherchait simplement comment réagir. Je me mis à penser à cette soirée dans la forêt où je l'avais inciter à se transformer un loup. Je me souvenais encore du moment où nous avions dû nous cacher dans un mausolée et de la teinte bleutée de sa peau alors que j'éclairais l'endroit d'une boule de lumière. Non, je ne pouvait décemment pas le tuer. De retour devant lui, je m'étais éloignée en lui tournant le dos. Il valait mieux que je parte au plus vite. Je me mis donc à courir à toute vitesse et c'était tellement agréable de sentir le vent dans mon pelage et mes pattes sur la terre humide et froide.

À ce moment, je senti à nouveau la douleur de quelque instants plus tôt. Un grognement sorti de ma gueule alors que je tentai toujours d'avancer. Mon corps redevenait peu à peu plus petit et plus humain et bien sûr, plus féminin. Mes cheveux commencèrent à allonger alors que mon poils disparaissait à la même vitesse. Mon corps tremblait mais je tentai de rester debout. Puis, le grognement animal devint une plainte très humaine. Aussitôt, mes faibles jambes flanchèrent et je m'effondrai, tombant sur une racine qui sortait de terre. C'était douloureux mais moins encore que la transformation. Une fois redevenue humaine, j'allai au plus vite me cacher dans l'ombre au cas où Scot aurait choisi de me suivre, de suivre le Lycan en vérité. Je n'entendis aucun son alors je me remis à courir dans la direction inverse pour aller ramasser mes vêtements pour me vêtir. Je ramassai ma robe de nuit qui se trouvait toujours sur le sol, quelques mètres plus loin de l'endroit où j'avais vu le magicien. Je mis cette robe en tissu et me retournai rapidement pour apercevoir Scot à quelques mètres de moi.

Un seul mot sorti d'entre mes lèvres :

-Scot.

Ma voix tremblait, peut-être à cause de l'adrénaline de la bête encore présente en moi ou bien à cause de la nervosité, je ne sais trop. Il fallu un moment avant que je n'avance.

-Que fait une assemblée de soldats dans la forêt, à cet heure ? C'est imprudent. Qui sais quel créature rôde.

Je levai les yeux vers la lune qui était pleine. Bien sûr, je sous-entendais qu'il y avait un Lycan en ces lieux mais j'espérais seulement qu'il ne se doute pas que c'était moi, ce Lycan.

Bon... il est l'heure de parler de question tenant à la philosophie. Être ou ne pas être, telle est la question? (J'ai moi même crée la phrase! Jolie, non?) Eh bien, tenant compte de mon immense expérience en ce qui concerne la vie et la mort, appartenant aux quelques échaufouré que la Grande-Bretagne a livré contre la France et dut à mon grade... Je vous dirais que la vie est un véritable bordel, un foutoire sans queue ni tête dans lequel nous nous enfoncons comme une roche sur une merde... trop vite. Et plus de temps on y passe, plus on s'y enfonce.... C'est ce que je vous aurais dit il y a 2 minutes à peine, alors que je soulageait encore ma vessie, le front plisser de soulagement, près d'un buisson qui doit bien me détester.

Mais maintenant... alors que je me trouve face à la mort incarné (J'ignorais qu'elle avait un haleine aussi... breff!) Je n'en pense plus un mot... En fait, la seul chose à laquel je pense, c'est à retenir ma vessie nouvellement pleine et à regarder la créature dans les yeux. Ses immenses yeux qui vous dévorent, alors même que les dents vous fixent avec un désir, malheureusement, bientôt assouvie! Des coulisses de baves tombaient sur le sol, dégoulinant de l'énorme cavité bucal, pouvant facilement contenir ma tête. Je tentai tant bien que mal de ne pas montrer à la créature que je ne la craignais pas, mais mes yeux exorbité et l'odeurs de ma sueur, dégoulinant à grande gouttes de mon front étaient, sans nul doute, des preuves suffisante de ma peur!

La chasse était habituel pour cette créature, je le voyais bien à sa démarche gracieuse, légerte et éfficace. J'aurais apprécier de pouvoir l'observer plus attentivement en d'autre circonstance, mais voir le lycan me tourner autour me rendait légèrement... nerveux. Bon d'accord... j'ai envie de me rouler en boule et de pleurer comme un gamin en demandant ma mère! Mais ne croyez pas que je suis un couard! J'ai tué d'innombrable fois... des hommes. Mais ça... cette.. légende carnasière, c'était trop pour moi!

Son regard meurtier ne me lâchait pas tandis que moi, je voulais tout abandonner pour qu'il s'en aille. Je voulais vivre! La circonvolution fini, de retour devant moi, le lycan marqua un temps d'arrêt. " Ça y est... il va me tuer!" Me tourna le dos, puis partit en courant. Je pourrais tout aussi bien dire qu'il avait disparut tellement il avait fillé rapidement, mais je n'allais sûrement pas m'en plaindre!

Mes jambes flagellèrent, puis je m'écroulai. Mes mains amortirent le plus gros du choc, mais je goûtais tout de même à la boue, digne représentante de la pluie qui avait assaillie Londre et ses environs. Je me tournais sur le dos pour voir la voûte celleste. Un fou-rire naquit de la simple pensée que j'étais en vie, en vie et intact! Une fois que la tension de mon corps se fut évanouie, je me demandais si l'humidité que je sentais dans mon patalon était dut à l'eau ou si je m'étais relâché... J'oubliais vite la question alors que j'entendais le sons des feuilles que l'on dérange dans leur lente évolution.

La panique m'assaillis de nouveau. "Il revient! Il va me tuer! Il joue avec moi! J'aurais dut partir quand je le pouvais!" Je me relevais avc peine après que mes mains aient glissé dans la boue et me jetais derrière un arbre. Le sons s'était rapproché, puis il fut remplacé par le bruit de la boue alors que l'on en arrache ses pieds. Le sons d'une respiration haltante... humaine! Je sortais lentement la tête de derrière le tronc, craignant encore de me tromper sur la nature des sons. Je fus soulagé de voir la silhouette d'une femme, dos à moi. Je sortai de ma cachette, redevenu confiant, et plusieurs questions me brûlant les lèvres. "Qui est-elle? Que fait-elle à cette heure dans la forêt?)

Je m'approchais d'elle d'un pas lent, ne voulant pas l'effrayer. Sa silhouette devint enfin la vision d'un corps. Des bras gracile, une magnifique chevelure brune descendant jusqu'à hauteur de ses fesses, bombé et ferme (visuellement) à souhait. Son corps était recouvert d'une robe serré, outragieusement séduisante pour ne pas dire excitante. L'image d'une June en colère s'interposa à mon esprit. Comme pris en fautes par la June de mes pensées, je senti le rouge me monter au joux. C'est alors que la femme se retourna. Sa simple vision baigna mon esprit dans une incompréhension bien plus profondes qu'il ne l'était déjà.

À la lueur de la lune je distinguais bien sa peau d'une pâleur surnaturelle, ses lèvres rosée, ses sourcil tout en finesse son nez acrilin qui surplombait la craque de ses seins mis en valeur dans cette robe. J'appercevais dans le creux de ses orbites ses yeux d'une percutante beauté qui devait bien attirer autant qu'éloigner par leur sérieux et leur profondeur. C'est à la lueur de la lune que je reconnu la magnifique, mais au combien dangeureuse Élyanne Blade!

Le tremblement dans sa voix alors qu'elle disait mon nom, me laissa perplexe. Avait-elle peur de moi? Sûrement pas! Élyanne n'était pas le genre de fille qui avait peur, elle était et de loin, celle qui connaissait le moins la peur dans toute la communauté! Mais mes pensées s'éteignirent bien vite alors qu'elle reprenait la parole, cette fois-çi plus assuré.

-Que fait une assemblée de soldats dans la forêt, à cet heure ? C'est imprudent. Qui sais quel créature rôde.

Les poils de ma nuque se hérissèrent au sons de ces derniers mots et mes muscles se tétanisairent. Mais mon esprit, quant à lui, entra en ébullition. " Comment sait-elle que nous sommes une compagnie de soldat? A-t-elle pu s'approcher de notre campement sans que les sentinelles l'apperçoivent? Savait-elle pour le lycan? Probablement que oui! Comment aurait-elle pu parler de créature rôdant sans savoir pour le lycan!" Je me resaisisais enfin. Après tout, j'étais général! Pourquoi m'en laisserai-je imposer par ce petit bout de femme. Bien que je ne sois qu'un novice face à elle en ce qui attrait à la magie, j'étais bien supérieure pour le corps à corps. Et notre proximité ne lui donnait pas le temps de jeter un sort. J'avais donc l'avantage! C'était à moi de questionner, pas à elle!

-Que fais-tu dans la forêt à cette heure? Et ne mens pas!

Face à la réaction physique de Scot, un sourire étira mes lèvres un bref instant. Il semblait presque...effrayé. Le lycan l'avait effrayé et peut-être que le simple souvenir si récent de sa rencontre avec la bête lui faisait tout autant peur, qui sais. Puis, il se ressaisit rapidement avant de prendre la parole :

-Que fais-tu dans la forêt à cette heure? Et ne mens pas!

Levant le menton, je le fixai, je n'aimais pas le ton qu'il prenait avec moi, je détestai l'ordre qu'il venait de me donner : de ne pas mentir et simplement pour le contredire, je le ferai sans mal. Oui, je lui mentirais comme bon me semble car malgré son grade et son importance du au fait qu'il soit l'amant de June ne changeait rien pour moi. Il restait Scot, simplement Scot. Je m'approchai, arborant un air confiant mais aussi joueur.

-Pourquoi le ferais-je, pourquoi te mentirais-je Scot ?

Ma voix était calme, sérieuse alors qu'un sourire en coin se dessinait sur mes lèvres. Je m'arrêtai à moins d'un mètre de lui, l'observant silencieusement...je n'avais toujours pas répondu à sa question.

-Et puis, où sont passées tes bonnes manières ? Tu ne me salue pas ?

Laissant échapper un rire discret, je croisai les bras, à la fois pour tenter de cacher mon corps vêtu d'une simple robe de nuit et aussi parce que si simplement habillée, il faisait assez froid. Je m'approchai encore, le fixant toujours. Je n'avais cesser de le regarder d'ailleurs, de le fixer de mon regard rempli de mystère. Même si en ce moment, j'avais envie de le détester, je n'y arrivais pas si bien que je l'aurais cru. Son regard sérieux, sa posture autoritaire... Une fois suffisamment près de lui pour qu'il entende mon murmure je lui dis :

-Ce que je suis venue faire ici, à cette heure ? Je suis venue apprivoiser la bête...

Je reculai de quelques pas alors que finalement, je détournai mon regard de sur lui, le tournant vers l'endroit où était parti le Lycan (moi, en l'occurrence). Je ne lui avais pas tout à fait menti, il était vrai que je tentai d'apprivoiser la bête, la bête en moi que j'avais forcé à naître. Je m'éloignai encore, posant ma main à quelque part dans mon dos, là où j'étais tombée sur la racine. Je cherchai brièvement un endroit où m'asseoir...en vain. Je ne souhaitais pas mettre de la boue sur la robe blanche que je portais présentement. Je fini par soupirer, en laissant tomber l'idée de m'asseoir. Après avoir frotté un court moment mon dos, je recroisai les bras, reposant mon regard sur le soldat.

-Et si je te mentais...? Que ferais-tu, soldat ? Me tuer, probablement. C'est bien tout ce qu'attends ta belle-soeur je crois.

Évidemment, je parlais de Jenifael...cette jeune fille me détestait sans trop que je ne sache pourquoi. Mais c'était ainsi et puis, cette gamine était une vraie peste. À peine une adolescente et déjà une garce...Bref, ce n'était pas le moment de penser à elle, surtout que je devais contrôler ma colère pour ne pas me transformer à nouveau accidentellement. Le sort précisait bien que la bête ne quitterait pas son hôte si rapidement. Justement, parlant de sort, j'allai attraper mon grimoire avant que Scot ne le remarque et regarde la page sur laquelle il était ouvert.

Cours de comment parler aux femmes 101.

-Ne donnez jamais l'impression que ce que vous dites est un ordre.

-N'élevez jamais le ton, vous déclareriez une guerre que vous finirez par perdre de toute manière.

-Mais surtout! Parlez moins et écoutez plus, ça vous évitera bien des ennuies!
***

-Pourquoi le ferais-je, pourquoi te mentirais-je Scot ?

OH OHHHH.... ce ton mielleux, cet air confiant et pourtant si sérieux... ces yeux pétillant! La merde... voilà ce que c'est! Ça sentait les ennuies, ça goûtait les ennuies, pourtant, ça ressemblait bien à un gros tas de merde! Malgré moi, ce corps presque dénudé dans la noirceur de la forêt me passait des frissons... mais pas de peur ou de froid. Ses mouvements, sans grâce, me changeait bien de ceux des grandes dames et me semblait de loin plus sensuelle. Ses yeux me captivaient totalement, mon regard ne les quittaient que pour longer ses formes, tout simplement séduisante.

-Et puis, où sont passées tes bonnes manières ? Tu ne me salue pas ?

Je déglutissais avec peine, me rendant compte du manque de tact dont j'avais fait preuve. Si Scot s'est planté un jour, c'est aujourd'hui. J'allais poursuivre quand elle continua ce qui devenait un monologue accusateur.

-Ce que je suis venue faire ici, à cette heure ? Je suis venue apprivoiser la bête...

Un frisson, bien de peur celui-çi me renversa les entrailles, du moins, j'en eu l'impression. Je sentai presque la couleur de mes joues fuir, comme si elles avaient été chassé par ma peur elle même. Mais mes yeux refusaient de quitter le confort de son regard, malgré les lames que j'y voyais, pointé vers moi.

-Et si je te mentais...? Que ferais-tu, soldat ? Me tuer, probablement. C'est bien tout ce qu'attends ta belle-soeur je crois.

Cette fois-çi, une franche peur emplit mon esprit. N'y avait-il rien qu'elle ignorait de ma vie? Qu'est ce qui pouvait bien se passer en arrière scène alors que je jouais ma vie? N'étais-je que le pantin de d'autre ou le détenteur de mes actes? Jusque ici, je croyais bien avoir un contrôle entier sur ma personne, sur mes actes et décisions... mais maintenant, je doutai. Mon ignorance ne me laissai que le doute et les suppositions.

Et peut-être la chance de découvrire...

-Comment sais-tu pour moi et June? Pour le lycan? Comment se fait-il que tu semble si... Non, laisse... Réponds moi... s'il te plaît?

Je fais rarement la même erreure deux fois, et j'essais toujours de les réparer et ce depuis mon tout jeune âge... ma mère me le faisait souvent remarqué... Elle me manque... Elle aussi avait des yeux captivant et des manières pas toujours très catholique, mais je l'aimais comme un fils aime une mère. Je n'ai jamais trouvé yeux plus époustouflant que les siens ou de personne lui ressemblant, ne serais-ce que quelque peu.

Je venais de lui demander s'il comptait me tuer mais les seuls mots qui avaient réellement capté son attention était apparemment "belle-soeur". Il devait bien se ficher de tout ce que j'avais dis avant ces deux mots. Sauf peut-être à propos du Lycan. Je poussai un soupire silencieux en me tournant à nouveau vers lui, un demi-sourire aux lèvres.

-Il faudrait être aveugle pour ne pas voir ce qui se passe entre vous deux. Juste le regard que tu as quand tu la regarde...

La dernière phrase était douloureuse...légèrement, comme les épines d'une rose qui vous entaille la peau. Mais étrangement, cette pâle douleur me hantait depuis le jour où je l'avais vu la regarder. Je savais très bien que je n'étais pas amoureuse de lui...en vérité, je craignais que ce soit de la jalousie. Peut-être que je détestais le fait qu'il fut attiré par moi cette nuit-là alors que son coeur était déjà pris. D'une certaine façon, oui, je jalousais June Murphy. De m'avoir devancer, peut-être. Juste d'y penser, j'étais furieuse.

Je ne répondis pas à sa seconde question, accrochant plutôt sur les mots "Tu sembles si...". Que voulait-il dire ? Je redoutais que le mot auquel il pensa fut : Bestiale. Je ne voulais pas qu'il découvre le secret que je tentai sans trop de mal de lui cacher.

Je m'éloignai de lui, m'approchant d'une grande flaque d'eau de pluie. Je baissai la tête pour observer mon reflet. Seuls deux yeux de couleur orangés m'apparurent. Les yeux de la bête. Je pris une grande inspiration pour me calmer et m'éloignai encore d'avantage. Les yeux clos, je trouvai rapidement une image pour calmer ma colère. Le visage de mon frère Damien. Ici, à Londres, j'étais seule, complètement. Lukas et Fadana étaient tous deux partis, Scot n'était plus qu'un souvenir lointain et embrouillé et June...je préférais encore ne rien dire à propos de cette fichue sorcière. Mais là-bas, en Italie, j'avais mon frère mais malheureusement, il y était encore, dans la demeure familiale. Et les quelques lettres que j'avais reçus de lui étaient plus douloureuses qu'autre chose. Il me manquait terriblement. Son sourire, même imaginaire arriva à me faire retrouver mon calme habituel. Ainsi, je me tournai vers Scot, les yeux à nouveau gris.

-J'ai répondu à une de tes question, tu te dois donc de répondre à l'une des miennes, ne crois-tu pas ? Comment vas-tu ?

J'aurais du lui demander ce que sa troupe de soldats faisait ici...Non ! Mieux que cela, j'aurais du lui demander pourquoi il aimait June. Ou pourquoi avait-il fallu qu'il la préféra à moi cette nuit-là...Mais je n'en fis rien, je ne devais pas me laisser emporter par mes émotions, c'était bien trop risqué en ce moment. Mais d'une autre part, je ne devais pas me montrer trop gentille avec lui, voilà qui serait étrange de ma part.

-Mis apart la peur que je lis sur ton visage...

Dis-je, d'une voix provocatrice alors que mon regard en démontrait tout autant.